« Volvemos de su juventud como de un país extranjero. »
-Federico Garcia Lorca.
5 juin 1898 Fuente Vacqueros:« Bravo Madame, c’est un très beau petit garçon. »La voix de médecin résonna dans ma tête comme une bombe. J'ouvris mes petits yeux sur le monde, moi Fédérico Garcia Lorca. Un nouveau-né qui a vu le jour le 5 juin 1898. Le médecin qui me mit au monde me posa dans les bras de ma chère et tendre mère qui me regardait comme si j'étais la septième merveille du monde. Un petit sourire naquit sur mes lèvres alors qu'elle me murmurait quelques mots d'amour et d'admiration pour moi. Mes petits yeux se fermèrent doucement. C'est à ce moment-là que je devins pour ma mère la seule chose qui lui restait au monde.
Quand à mon père, il n'était pas encore arrivé et n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer son fils. En tant que bébé, je ne pouvais pas vraiment réfléchir à mes actes ni mes mouvements mais lorsque je vis mon père, la première chose que je fis fut de pleurer alors qu'il me prenait dans ses bras. Un sourire naquit sur ses lèvres et il me caressa tendrement la joue. Mais quelque chose chez lui me disait qu'il ne fallait pas que je lui fasses confiance et je continuais à pleurer...
7 septembre 1904 Grenade:La rentrée, quelque chose que j'appréhendais depuis un bon bout de temps. Ma mère me disait souvent que tout aller bien se passer mais je restais sceptique. Ce jour-là, ce fut ma génitrice qui m'accompagna, mon père était en voyage en Europe pour affaires. Je rêvais de faire comme lui plus tard et moi aussi devenir un vagabond, une personne qui pourrait voyager dans le monde entier et découvrir ces merveilleux pays que sont la Chine, La France ou encore L'Australie. Des rêves qui me nourissaient.
Cette femme que je considérais comme ma mère se mit à ma hauteur avant de me prendre dans ses bras et d'ajouter:
« Tu seras sage mon petit chéri.
- Oui, dis-je.-Et tu écouteras bien la maitresse. Sois sage. Je t'aime. »Elle me fit un bisoux sur la joue avant de se lever et de m'amener vers le groupe. Mon cartable en cuir sur les épaules, elle me chuchota un dernier je t'aime avant de se retourner et de s'en aller. Quand à moi je pris le chemin de la classe, une boule naquit au fond de mon ventre.
28 juin 1910 Fuente Vacqueros:J'étais tranquillement installé dans le fauteil familial de la cour extérieur. J'avais un bout de papier et un crayon et j'écrivais des vers sur une feuille vierge:
Pero el 2 no ha sido nunca un número
es una angustia y su sombra… Je ne savais pas réellement quoi écrire si ce n'est que j'écoutais mon coeur et mon esprit me dicter les mots. Comme quelque chose de très fluide qui me venait facilement. Près de moi se tenait mon livre fétiche de Baudelaire : Les Fleurs du mal. Ces poèmes étaient tout simplement somptueux et cela faisait partie de ma principale source d'inspiration.
Ma cousine se dirigea vers moi, une balle à la main.
« Federico, tu ne viens pas jouer? demanda t-elle.-Non Consuela. Je suis occupée.-Allez viens.»Elle me fit son petit air d'enfant battu auquel il m'était impossible de résister. Je poussa un petit soupir et me leva alors qu'elle me tenait la main. Tous deux prenions la direction du jardin.
22 mars 1921 à Fuente Vacqueros:«-Père, mère, j'ai décidé quelque chose, annoncais-je.
-Nous t'écoutons, me répondit ma mère.
-J'ai décidé d'aller étudier à Madrid.»Ca y est, je venais d'annoncer à mes parents que je partais vivre à Madrid pour aller étudier à l'école des Beaux-Arts. Je voulais percer un jour dans l'écriture et cela était le meilleur moyen pour le faire.
Mais je ne m'attendais pas à vivre de tels évènements surtout que en ce moment, un nouveau régime pour lequel je suis contre veut se mettre en place. De plus, je me suis fais de nouveaux amies qui ne sont que des amies, enfin je pense... De merveilles personnes comme Salvator Dali, un jeune peîntre possédant beaucoup de talent mais aussi Luis Bunuel qui est mon meilleur amie. A nous trois, nous faisons un groupe inséparable.
Une jeune fille m'attire et j'aime beaucoup lui offrir de mes poèmes ou des vers que j'écris pour elle: Caroline Otero qui est une très belle jeune femme. J'aime beaucoup sa compagnie.
On pourrait pourtant me considérer comme quelqu'un de coincé car je n'ose pas avouer ni montrer mes sentiments grandissant pour mon ami Salvator Dali, un homme plus que merveilleux à mes yeux.